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Hayashi
Hayashi
Hayashi
HAYASHI
par
Mathieu Grenouilleau
À propos de “femmes de plomb”, dessins à la mine de plomb de Yoshifumi HAYASHI
...tout ce qui s’ouvre en deux, se déguste, laisse affleurer un alevin à col roulé, pour le chiot honteux qui convoite, toujours à terre, atterré, suintant, harnaché par mille cordes de toutes les parois, tenu en somme, en bête de somme. En bête de songe, un cauchemar attirant : la somme des éléments fétichisés, petons, cuisses et jupe d’écolière retroussée, rotondité du globe fendu, chiures, chiots, chienne inaccessible, orchidée baveuse, chair de poule et caviar de règles, banquettes fessues, cervelle et zobs veinés, profite-rôle de la pensée qui chie la déclinaison des formes basiques, et entremêle, réagence, fusionne, mixe une salade de dômes lisses, de petits bourrelets, d’annelures, de gouttelettes, de sillons, de matelassage, de filets pisseux, de vulves et pétales moites, composent la chambre d’échos pour son tourne-disque au manche pénétrable (car tout ici est inversible) ou l’orgue de Staline aux mille canons à texture de chou braqués vers la vapeur.
Hayashi
dynamique et esthétique
Les culs y sont rangés comme des dents;

là, l’encéphale se chie comme une langue, comme une queue, comme la gélatine luisante de l’escargot sur la tomate pleine. En réalité, plus d’excrétion que de pénétration en ces mouvements ; tout suinte, exprime. L’artiste produit par toutes les spores de l’âme, comme une éponge gonflée tombée sur le carrelage. L’important est que l’orifice, de l’écrin d’un dôme replet, expectore son jus, le chenapan nippon, par jeu, nappant le nichon de son fiel lucide et adorateur, que la femme au nul visage multiplie ses pattes, ses talons aiguille, ses abricots, ses symétries rebondies. L’important est que la chair, contrainte, tordue, pressée, embauchée en un anneau, puisse rejaillir à l’opposé en globules proliférants, en baudruche éclatante, en liquide bouillant.

Hayashi Hayashi
endorphine
le dîner des fiancés
Mais point d’autre organe ne se fait jour que sexe et cervelas, vocabulaire primitif qui suffit à tout dire. Là encore, on ne décrit pas, on exprime ; on se retrousse et tout se rejoint dans le magma originel ; ainsi fond le monde, en molécules gorgées et agglutinées, offertes et répugnantes. C’est dans une vulve que l’on va pisser, c’est de poulardes aux cuisses fourrées et chaussées, et de fèces étranges que l’on va dîner, c’est harnaché de circonvolutions cérébrales que, lourdement, on pénètre dans ce monde aux parois géométriques, inhumaines et néanmoins souillées. La vérité est lourde, avec ses cuisses multiples, et toujours le pénis désirant se glisse hors d’une gangue de pensée.
Hayashi utilise la mine de plomb de manière à rendre moites, vaporeuses, veloutées, d’une précision qui n’a pourtant rien d’hyperréaliste, la peau et les muqueuses.
éducation1
Il ne dévoile pas, il construit méthodiquement,

dans une sorte de transe obsessionnelle, un monde où l’organique inexplicable s’anime de sa propre logique, sans prétendre nous présenter de reflet ni polémique ni obséquieux. On n'est pas attiré par ses fentes, on y plonge involontairement, pressé, broyé par ses masses, qui, au fil du temps, tendent à se constituer en architecture délirante de chairs illimitées.
En ce sens, l’honnêteté de son jusqu’auboutisme l’éloigne de toute obscénité, loin du sale gamin qui s’amuserait à nous montrer l’interdit, mais bien plus près du Don Quichotte spationaute lançant ses escouades de verges, de moules et de bulbes à l’assaut du néant (ou du trop plein?) sensoriel. Dans ces dessins, le cerveau est toujours souffrant.

Hayashi
Hayashi n’offre pas la peau, il réaménage l’interne. Il trifouille, comme l’enfant ouvre le réveil pour en examiner les entrailles, et remonte tout en désordre au gré de sa sûre fantaisie. Bâtir son rêve, même nauséabond.

Mathieu Grenouilleau


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profiteroles au chocolat
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