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Underground, l'histoire, est plus qu'un chef d'uvre de compilation, c'est une somme, une nécessité. Qualité des textes, de la mise en page, des collages de Jean Rouzaud.
Toute une époque défile, à vrai dire, ma jeunesse. Ce livre est le lait dans lequel j'ai baigné.
Révolte, libération sexuelle, à nous les belles anglaises, c'est le tintouin de la langue, mais souvent le zizi fait encore tintin
plus tard la suite de la révolution, l'Espace du Possible à Meschers-sur-Gironde
Houellebec qui se moque

Dans Underground, l'histoire défilent Vaneighem, Arrabal et le mouvement Panique, Edouard T. Hall, Breton
les Doors, Hendrix, Dylan, à nous encore les pâles en glaise, comprenne qui Lacan car déjà se tisse la sémiologie dans laquelle la Maître tissera son nid.
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Dans Underground, l'histoire, rien que des articles de qualité, de la plume enlevée, qui connaît son sujet, qui y croit. Je ne vois plus rien de tel dans les pisse-copies d'aujourd'hui. Pourquoi ? L'époque s'y prêtait-elle ?
Chaque pigiste se sentait-il soldat d'une révolution en marche ? Nos temps modernes, qui n'en ont pas l'air, n'accouchent qu'articles veuls et fainéants, à moins que l'on ne sache pas décrypter le temps présent ? Questions ouvertes
entrechats verbaux
sans érotisme
pas d'entrechatte
c'est facile, tentant
mais que celui qui n'y a pas goûté me tende la première lèvre.

Tout est dans Underground, l'histoire. La route, les joints, les happenings, les murs de la ville tremble, les pores de la peau se hérissent, John et Yoko reçoivent au lit
Un peu plus tard, j'ai vu Cooper défait par le LSD avec sa barbe blanche, j'ai suivi Jodoroski, plané sur Lou Reed et Bowie, sur Iggy.
Tout est là. Ginsberg, Burroughs
je les ai vus. Ai lu Miller, Nabokov, goûté les b.d. et films de Crumb
Dans Underground, l'histoire, qualité des plumes, Girodias, Bizot, Jodorovski encore, Pierre Edelman, Michel Pérez
interviews de Patrice Blanc-Francard, Jean-Jacques Lebel.
J'ai été jeune et j'ai vécu. Parfois, on ne le sait plus. Aujourd'hui j'ai deux enfants que je sermonne quand ils disent un gros mot, et passe le plus clair de mon temps à jouer au golf.
Ce livre somptueux rappelle ce temps d'espoir, de fabrique. Ce temps a-t-il avorté ?. Il n'y a rien à jeter dans Underground, l'histoire, tout ça pour un prix dérisoire, extrême politesse.
Merci à Bizot et aux archives d'Actuel.
Underground, l'histoire
sous la direction de
Jean-François Bizot
45 euros
Actuel / Denoël
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