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Kouille Max

Au gré d'une navigation sur le net, j'ai découvert, dans la lignée de Costes, un certain Kouille Max...

Fer du lance du mouvement Dirty-porno-trash ™ dans les 80's, mentor officieux pendant un temps du groupuscule Zöobbite22 dans le deep-underground de Bucarest, le hard-Performer chilien exilé à New York Kouille Max est de nouveau mis à l'honneur, puisque du 15/12 au 16/12/2000, la galerie Susan Broonk's & associated organise une rétrospective consacrée à son oeuvre politico-onirique et dérangeante sous Paintshop. Du Idontcare ™ comme credo déréalisant, aux influences mauresques expérimentalo-schizophréniques du Aboulepèze ™, l'occasion de (re)découvrir un géant contemporain, bien loin de l'art officiel des magazines et des salons feutrés. Rencontre avec l'Artiste, dans le vingtième.

Ambiance de squatt : odeurs de pisse et de shoots crades, le maître est là, sodomisant un aspirateur : " Bon on peut s'en aller, ça craint ici, puis ça pue...On va chez moi ? " me propose-t-il. je le suis, goûtant la chance extrême que j'ai de pouvoir enfin découvrir le loft secret, là où tout se joue par delà les mimésis fractales. Capricieux comme tous les grands, gonflant comme un gamin génial, bref une tête à claque bourrée de talent. Comment résister ? (Et puis j'ai mon papier à rendre).

Comment en êtes-vous venu à expérimenter l'image numérique ?

Ah c'est simple, j'ai eu un camescope à noël, et il fallait monter le réveillon...Mais non pauvre conne, c'est un long travail, tu t'en doutes. Un cheminement vers encore plus de virtualité, qui paradoxalement, exige beaucoup. Presque une ascèse. L'image, et c'est fort ce que je vais dire, ça ne triche pas. Sans un minimum d'authenticité, t'es foutu. T'as beau poser des filtres, jouer avec les effets, tout ça des conneries, des gadgets pour mongoliens aphasiques.


jeunes filles au bain 1995

C'est de là que vient votre fameux slogan pour condamner la surenchère ?

Kouille Max : à max de couilles dans un minimum d'espace...Ah ouais... On pourrait croire à une blague entre potes sous cachetons, mais non. A l'époque, (on était jeune), on y croyait dur comme fer, de vrais petits scouts... Un peu trop réactif, avec le recul, mais il faut bien comprendre qu'à l'époque de la fusion de l'Artainment, c'était plus qu'une boutade, un vrai programme révolutionnaire, genre on va prendre tous ces cons à leur propre jeu...

On peut interpréter tout votre travail comme une critique sans concession de l'esthétisme léché commercial, non ?

Non, ça c'est ce qu'il y a marqué dans le dossier de presse, pour que les journaleux comprennent. Je ne sais pas quel est le crétin analphabète qui a pondu cette merde, mais si je le retrouve, je lui explose la tronche... Léché... T'as envie que je te broute ou quoi ? Mais merde ! L'artiste n'a pas de comptes à rendre, pas à la société même si sa démarche la questionne, pas au fisc, ni au flic...


Quand même, cette débauche de corps, d'extraits de membres dans une " combinatoire de la fornication " pour reprendre l'expression de C. Sibon, c'est l'essence de la sub-perversion ?

Ouais, bien sûr, on peut voir ça comme ça, ça dépend de chacun, tu vois... Moi j'explose les normes, les conventions, tout ça... c'est mon boulot d'artiste... Alors c'est pas pour en ériger de nouvelles, parce que là, je crois qu'il n'y a rien de plus con ; sans jeu de mot. Je questionne, et mes questions c'est à chacun de les reprendre pour soi. Mon travail ne vise pas autre chose, je crois que plus on travaille, plus on cherche authentiquement, plus on arrive à l'humilité ; nécessairement. J'ai envie de te dire : je fais mon job, juste mon job d'artiste.
" Je n'existe pas pour plaire, ni pour déplaire. J'existe. "


la bibliothèque 1995

Oui mais ce retour sur soi, voire son chez-soi, est le résultat d'une œuvre de la maturité, pourrait-on dire, je pense en particulier à vos performances des débuts...

Probablement. Et puis, faut dire qu'à l'époque, on prenait des acides, tu sais le cliché un peu con, artiste donc je me défonce, ça va m'aider à créer... C'est des conneries, faut le dire aux jeunes ; le nombre de fois où je me suis fait baiser sévère dans les contrats. Je signais sans réfléchir, un vrai gamin... Bon l'artiste est aussi celui qui sait rester enfant, quelque part, mais y'a des limites... Par exemple, pour je ne sais plus quelle parade à la con, le collectif gay de la sidérurgie ou les majorettes des PTT, enfin ça n'a plus d'importance, j'avais prévu de balancer un hippopotame maquillé en Mickey, en parachute de la tour Eiffel. On lui avait même prévu des rollers, pour qu'il évolue sur le Trocadéro... mais bon, c'est resté sur le papier, et le pèze, je l'ai jamais vu. Alors que j'ai travaillé comme un fou sur ce projet...

Bien, l'heure tourne, alors le mot de la fin ?

Hey rilax cocotte, t'as tes règles ou quoi ? Non c'est vrai, tu te caltes ? Bon alors, maintenant j'en suis à un point où je peux dire : je n'existe pas pour plaire, ni pour déplaire, j'existe. Serein quoi. Suprême tabou, je montre un miroir, et je dis : vois ta vulgarité. Je m'expose en exposant, quoi

article in www.leu-cosite.net

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